1
Seigneur, mon rocher, c’est t
oi que j’appelle : †
ne reste p
as sans me répondre, *
car si tu gard
ais le silence,
je m’en irais, moi auss
i, vers la tombe.
2
Entends la v
oix de ma prière
quand je cr
ie vers toi, *
quand j’él
ève les mains
vers le S
aint des Saints !
3
Ne me traîne p
as chez les impies,
chez les h
ommes criminels ; *
à leurs voisins ils p
arlent de paix
quand le m
al est dans leur cœur.
~
6
Bén
i soit le Seigneur *
qui entend la v
oix de ma prière !
7
Le Seigneur est ma f
orce et mon rempart ;
à lui, mon cœ
ur fait confiance :
il m’a guéri, ma ch
air a refleuri,
mes chants lui r
endent grâce.
8
Le Seigneur est la f
orce de son peuple,
le refuge et le sal
ut de son messie.
9
Sauve ton peuple, bén
is ton héritage,
veille sur lui, porte-l
e toujours.
Commentaire
Jonas 1, 1-9
Courage, fuyons ! C’est ce que Jonas a dû se dire devant la mission que le Seigneur lui confie : « Lève-toi ! Va à Ninive la grande ville et profère contre elle un oracle. » Alors Jonas part à l’autre bout du monde, à Tarsis, là où il se croit à l’abri du regard de Dieu et de sa mission. Il s’embarque sur un navire en direction de Tarsis, se couche et tombe dans un sommeil profond. En s’endormant, Jonas fuit sa mission, il fuit la réalité.
Les premiers mots du livre de Jonas en définissent le genre littéraire : c’est l’histoire d’un prophète, d’un homme qui n’est plus son propre maître mais obéit aux ordres d’une grandeur objective, obsédante et toujours présente. Quoi qu’il fasse, il finira inévitablement par se soumettre au pouvoir de la Parole. S’il se dérobe, il deviendra un homme traqué, poursuivi par la Parole qui ne le lâchera plus.
À réception de la mission, Jonas le taciturne ne dit rien ; il s’en va en hâte sans ouvrir la bouche. Il a peur du ministère prophétique : car, prophète, il devra parler, on lui posera des questions et il devra s’expliquer.
Par-dessus tout, il pressent déjà qu’il risque d’être désavoué par son Maître qui pourrait revenir sur sa décision de punir Ninive. Le ministère du prophète est toujours un calvaire : qu’on pense à Elie, Michée, Amos. Jonas connaît leur histoire et ne se sent pas la force d’affronter des épreuves semblables.
Il ne part pas. Il s’enfuit.