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1
Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, *Â
2
vers toi, mon Dieu.Â
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3
Pour qui espère en toi, pas de honte,Â
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4
Seigneur, enseigne-moi tes voies,Â
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5
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,Â
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6
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,Â
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7
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;Â
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8
Il est droit, il est bon, le Seigneur,Â
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9
Sa justice dirige les humbles,Â
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10
Les voies du Seigneur sont amour et véritéÂ
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11
À cause de ton nom, Seigneur,Â
Commentaire
Que vous soyez puissant ou misérable !
« Je fais appel à Dieu, dans l’espoir qu’il réponde » (v. 4). Job est en bonne compagnie : à tour de rôle, les Psaumes répercutent ce cri, ce choix d’en appeler à Dieu. Cependant ni David, ni Salomon, ni la cohorte de poètes et de troubadours anonymes qui les ont précédés ou suivis, n’ont écopé d’autant de reproches.
Et pourtant : bien des Psaumes se font aussi l’écho des reproches, des accusations subies par celui qui appelle, et qui prend Dieu à témoin, contre des adversaires convaincus d’avoir raison.
D’autres propos de Job résonnent aussi dans les Psaumes, auxquels d’ailleurs bien des humains d’aujourd’hui pourraient identifier les leurs.
Ainsi, le sentiment d’une injustice fondamentale gagnant toute la société : les malhonnêtes s’en sortent, les justes trinquent (cf. Psaume 12). Ou encore l’irrémédiable fragilité de l’être humain : exposé, balayé, emporté, qu’il soit puissant ou misérable, juste ou injuste (cf. Psaume 49).
Mais le réquisitoire de Job va encore au-delà . Il n’y a aucun réconfort – clame-t-il – devant l’injustice qui fait gagner celui qui n’a pas d’égards, ni de consolation à l’insoutenable légèreté de tout être humain. Dieu lui-même n’y changera rien. Qu’il ne veuille pas faire autrement, ou qu’il ne le puisse – c’est égal.
Job, comme des millions d’autres, reste seul : le désespoir a pris toute la place.
Mais Dieu entend.