Vendredi 10 Avril 2020

Temps

Semaine Sainte

Semaine

Vendredi saint

Complément

Psaume

Psaume 22 (21), 2-22b

Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

2
Mon Dieu, mon Dieu,
 
   pourquoi m’as-tu abandonné ? *
 
Le salut est loin de moi,
 
   loin des mots que je rugis.

3
Mon Dieu, j’appelle tout le jour,
 
   et tu ne réponds pas ; *
 
même la nuit,
 
   je n’ai pas de repos.

4
Toi, pourtant, tu es saint,
 
toi qui habites les hymnes d’Israël !
5
C’est en toi que nos pères espéraient,
 
ils espéraient et tu les délivrais.
6
Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ;
 
en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus.

7
Et moi, je suis un ver, pas un homme,
 
raillé par les gens, rejeté par le peuple.
8
Tous ceux qui me voient me bafouent,
 
ils ricanent et hochent la tête :
9
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
 
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

10
C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère,
 
qui m’a mis en sûreté entre ses bras.
11
À toi je fus confié dès ma naissance ;
 
dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

 
          ~

12
Ne sois pas loin : l’angoisse est proche,
 
je n’ai personne pour m’aider.
13
Des fauves nombreux me cernent,
 
des taureaux de Basan m’encerclent.
14
Des lions qui déchirent et rugissent
 
ouvrent leur gueule contre moi.

15
Je suis comme l’eau qui se répand,
 
tous mes membres se disloquent.
 
Mon cœur est comme la cire,
 
il fond au milieu de mes entrailles.
16
Ma vigueur a séché comme l’argile,
 
ma langue colle à mon palais.

 
Tu me mènes à la poussière de la mort. †

17
Oui, des chiens me cernent,
 
une bande de vauriens m’entoure.
 
Ils me percent les mains et les pieds ;
18
je peux compter tous mes os.

 
Ces gens me voient, ils me regardent. †
19
Ils partagent entre eux mes habits
 
et tirent au sort mon vêtement.

20
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
 
ô ma force, viens vite à mon aide !
21
Préserve ma vie de l’épée,
 
arrache-moi aux griffes du chien ;
22
sauve-moi de la gueule du lion
 
et de la corne des buffles.

 
          ~

 
Tu m’as répondu ! †

Lectures du jour

Commentaire

Quel antidote à la misère personnelle?

Avoir le blues… cela arrive une fois ou l’autre. Les paroles bibliques décrivent souvent notre état intérieur. Pour certains, la vie est joyeuse, colorée … Mais pour d’autres, il semble que la grisaille matinale dure tout le jour …
Ce passage des Lamentations s’adresse à eux.
Prenez bien la mesure des images qui expriment des états d’âme ô combien vrais. Jamais les récits bibliques ne promettent un ciel bleu tous les jours. Laissons-nous entraîner dans la profondeur de l’expérience humaine dont les textes de l’Ecriture sont témoins.
À partir de ces constatations réalistes, posons-nous alors ces questions: Comment continuer? Où s’accrocher? Quelle issue? Pas de blabla, pas d’idéalisme. Une seule poulie pour hisser notre vie hors de l’eau: la fidélité du Seigneur (v. 22).
Ce Vendredi nous rappelle celle qui relie le Fils au Père dans l’obéissance absolue et Pâques célèbrera celle qui dessert le mouvement du Père au Fils qu’il réveille de la mort.
Cette fidélité est célébrée comme l’unique recours valable. Elle repose sur des expériences antécédentes qui nous incitent à la confiance: celles du peuple d’Israël, celles des témoins bibliques auxquelles nous pouvons souvent identifier les nôtres.
Puiser dans l’histoire personnelle et des témoignages d’autres personnes nous est un réconfort en temps de crise(s). Découvrir cette fidélité divine qui nous attend aux carrefours de notre existence, aux profondeurs de nos doutes, sur les cols et sommets de nos joies, voilà l’invitation, le trésor (24), l’antidote.
«Agneau de Dieu, Jésus mon roi, tu vins vider la coupe amère que mon péché remplit pour toi. Ton sang condamnerait la terre, mais ton amour devient sa loi.» (PCT n° 295)

Sujets de prière

Oraison

Dieu éternel et tout-puissant,
tu t’es sacrifié toi-même en ton Fils
pour le salut du monde,
lorsque tu l’as livré pour nous sur la croix,
et tu as mis ainsi le comble à l’amour
dont tu nous as aimés dès le commencement.
Accorde-nous de reconnaître
et d’adorer cet amour plus fort que la mort.
Donne-nous de mourir à tout ce qui nous sépare de toi
pour que nous t’appartenions tous les jours,
dans la communion de Jésus Christ, notre Seigneur.

Cantique 13-02 (du recueil Alléluia)

Au milieu de mon existence