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Dieu qui fais justice, Seigneur,2
Lève-toi, juge de la terre ;3
Combien de temps les impies, Seigneur,4
Ils parlent haut, ils profèrent l’insolence,5
C’est ton peuple, Seigneur, qu’ils piétinent,6
ils massacrent la veuve et l’étranger,7
Ils disent : « Le Seigneur ne voit pas,8
Sachez-le, esprits vraiment stupides ;9
Lui qui forma l’oreille, il n’entendrait pas ? †10
il a puni des peuples et ne châtierait plus ?11
il connaît les pensées de l’homme,
Commentaire
Reconnaissance
Dernières paroles de Moïse, les versets 26-29 résonnent du bruit des armes. Difficile d’entrer dans un tel enthousiasme guerrier. L’humanité a trop souffert de sang et de larmes …
Que faire de ce Dieu qui galvanise ses troupes et dit : « Extermine » ? Sommes-nous encore devant le Dieu d’Elie, dévoilé dans le « bruit léger d’un souffle ténu », ou celui du Christ en croix ? Paradoxalement, oui ! Ce n’est pas Dieu qui a changé, mais notre sensibilité spirituelle et notre conception du monde et de l’histoire, travaillées au cœur par la foi judéo-chrétienne !
Il est des affirmations que nous ne pouvons plus confesser de la même manière. Dans ce passage, bien des siècles après les événements, la tradition relit l’histoire d’Israël comme fondamentalement conduite par Dieu lui-même. Yahvé devient un véritable « chef de guerre ». La conquête de Canaan et l’avènement du royaume d’Israël sont compris comme l’œuvre de Dieu. A lui seul la reconnaissance !
Et c’est là, la dimension spirituelle et théologique qui nous rejoint.
Une théologie historique de la grâce. Le peuple élu ne « mérite » pas ses succès. Il est appelé à les vivre comme des dons !
Et ce Dieu de grâce est fondement des bénédictions qui accompagnent chaque tribu.