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Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,13
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :14
Du lieu qu’il habite, il observe15
lui qui forme le cœur de chacun,16
Le salut d’un roi n’est pas dans son armée,17
Illusion que des chevaux pour la victoire :18
Dieu veille sur ceux qui le craignent,19
pour les délivrer de la mort,20
Nous attendons notre vie du Seigneur :21
La joie de notre cœur vient de lui,22
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
Commentaire
Dieu nous met au large…
Selon les spécialistes du comportement humain, lorsque nous sommes confrontés à une situation de crise particulièrement stressante, nos capacités visuelles et auditives diminuent, ce qui nous rend moins perceptifs au monde qui nous entoure.
En exil à Babylone, le peuple d’Israël est en crise. Il n’ose plus lever les yeux, espérer en des jours meilleurs, mais Dieu vient le mettre au large.
C’est le passage prophétique que nous lisons aujourd’hui. « Regardez là-haut, vers le ciel, puis en bas, sur la terre… mon salut n'aura pas de fin. »
Aujourd’hui de quoi ai-je besoin d’être sauvé, moi ?
Peut-être de l’étroitesse de mon esprit !
Dans notre société nombriliste et individualiste à outrance, nos oreilles et nos yeux sont devenus indifférents au monde qui nous entoure, aux idées nouvelles, différentes, aux joies et aux peines de nos semblables.
Dans la vie chrétienne qui nous forme à accueillir Celui qui annonce une espérance nouvelle pour ce monde, me revient ce passage de l’évangile selon Luc (4,18) où Jésus, lisant publiquement à la synagogue de Nazareth, son village, ces paroles dans le rouleau du prophète Esaïe, déclare en les faisant siennes : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. Oui, il m’a choisi pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres ; pour annoncer aux prisonniers : vous êtes libres ! Et aux aveugles : vous verrez clair de nouveau ! »
Si, comme Jésus, nous faisons nôtres c(s)es paroles, nous serons « mis au large », élargis comme des prisonniers libérés. Nous avancerons sans crainte vers « le large » de notre vie et de ses inconnues, poussés par le vent de l’espérance et de son amour.