16
Les arbres du Seigne
ur se rassasient,
les cèdres qu’il a plant
és au Liban ;
17
c’est là que vient nich
er le passereau,
et la cigogne a sa mais
on dans les cyprès ;
18
aux chamois, les ha
utes montagnes,
aux marmottes, l’abr
i des rochers.
19
Tu fis la lune qui m
arque les temps
et le soleil qui connaît l’he
ure de son coucher.
20
Tu fais descendre les tén
èbres, la nuit vient :
les animaux dans la for
êt s’éveillent ;
21
le lionceau rug
it vers sa proie,
il réclame à Die
u sa nourriture.
22
Quand paraît le sol
eil, ils se retirent :
chacun g
agne son repaire.
23
L’homme s
ort pour son ouvrage,
pour son trav
ail, jusqu’au soir.
~
24
Quelle profusion dans tes œ
uvres, Seigneur ! †
Tout cela, ta sag
esse l’a fait ; *
la terre s’empl
it de tes biens.
25
Voici l’immensit
é de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux gr
ands et petits,
26
ses batea
ux qui voyagent,
et Léviathan que tu fis pour qu’il s
erve à tes jeux.
27
Tous, ils c
omptent sur toi
pour recevoir leur nourrit
ure au temps voulu.
Commentaire
Extase
Etrange destin que celui de Saül. De la plus modeste famille du clan de Benjamin, il sera appelé aux plus hautes fonctions du royaume d’Israël qui va naître. L’histoire de l’homme qui cherchait ses ânesses et trouva une couronne a de quoi faire rêver. Mais la prédiction de Samuel se réalise, tous les signes annoncés comme des preuves à venir de leur inspiration divine – et de la légitimité du prophète – sont validés par les événements. Saül est protégé du péché de demander des preuves – «Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu».
Voici que soudain l’Esprit de Dieu fond sur lui – c’est le même verbe hébreu qui décrit le comportement du rapace. Saül est devenu autre et la joie envahit son cœur.
Tout se met à vaciller dans la musique des flûtes, harpes, tambourins et cithares: il entre en transe. Dieu, nous dit le texte, a changé son cœur. De ce cœur de pierre il a fait une flûte qui se met à jouer le plus beau des chants. Saül est sorti de lui-même – c’est le sens étymologique du mot «extase» – et, hors de lui-même, il est rendu à ce qu’il y avait de plus vrai dans le secret de son être.
Entraîné hors de moi par des moments de louange et d’émerveillement, je suis enfin moi-même et voudrais dire au monde mon envie de chanter et d’aimer.
Qu’est-ce que la foi, sinon parfois ce moment de joie où je sens que Dieu m’a arraché à mes soucis, rancœurs et aigreurs pour donner à mon cœur le tempo nouveau de sa Parole? Accueillons cette grâce quand elle vient!…