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J’aurai mon bouclier auprès de Dieu,12
Dieu juge avec justice ;13
l’homme qui ne se reprend pas.14
Il se prépare des engins de mort ;15
Qui conçoit le mal et couve le crime16
Qui ouvre une fosse et la creuse17
Son mauvais coup lui revient sur la tête,18
Je rendrai grâce au Seigneur pour sa justice,
Commentaire
Le discours d’Etienne au sanhédrin, III : non pas les titres mais l’appel!
«C’est en ce temps-là que naquit Moïse. La fille de Pharaon le recueillit et l’éleva comme son propre fils, le faisant initier à toute la sagesse des Egyptiens.» (v.20-22).
En précisant que Moïse fut initié à «toute la sagesse» des Egyptiens, Etienne donne large audience à une tradition extrabiblique courante de son temps, qui le décrivait comme rompu aux sciences occultes et à la magie. Peut-être aussi une manière de confesser discrètement devant ses juges que Dieu, ne s’offusquant pas du pedigree intellectuel et spirituel de quiconque, est capable de retourner les hommes et les situations pour les incorporer à son œuvre de création nouvelle, de réforme et de salut.
De l’eau ayant coulé sous les ponts de l’Histoire, les Israélites, venus en Egypte comme réfugiés du climat (famine due aux sécheresses à répétition) accueillis et intégrés par leur compatriote Joseph élevé au poste de ministre de Pharaon (Gn 41, 37 suiv.), deviennent un peuple prolifique bien propre à servir les projets ‘pharaoniques’ des nouveaux souverains. C’est alors que Dieu suscite à ce peuple un sauveur en la personne de ‘l’Egypto-Israélite’ Moïse.
«Comme approchait le temps où devait s’accomplir la promesse solennelle que Dieu avait faite à Abraham …» (v.8).
Aux temps de Jésus et d’Etienne, le peuple était dominé par des étrangers d’ethnies et de cultures : les Romains. Et Etienne d’argumenter : de même que Moïse vient vers son peuple, de même Jésus vient lui apporter la libération.
Comment la foi au Christ Jésus se rattache-t-elle au judaïsme et en quoi s’en distingue-t-elle? L’homme qui le premier, non seulement vit la gravité du problème mais aussi sa solution possible, ce ne fut ni Pierre disciple de Jésus, ni Paul élevé dans la foi juive la plus réfléchie, mais un simple néophyte des premiers jours après la Pentecôte, inconnu de tous. Nul ne connaît ses origines et son ministère, fort bref, est stoppé dès les premiers pas – dans la brillante lumière du Ressuscité, il est vrai : c’est Etienne, Estephanos, le Couronné.