2
Pitié, mon Die
u, pitié pour moi !
En toi je ch
erche refuge,
un refuge à l’
ombre de tes ailes,
aussi longtemps que d
ure le malheur.
3
Je crie vers Die
u, le Très-Haut,
vers Dieu qui fera to
ut pour moi.
4
Du ciel, qu’il m’env
oie le salut :
(mon adversaire a blasphémé !).
Que Dieu envoie son amo
ur et sa vérité !
5
Je suis au milie
u de lions
et gisant parmi des b
êtes féroces ;
ils ont pour langue une
arme tranchante,
pour dents, des l
ances et des flèches.
℟
6
Dieu, lève-t
oi sur les cieux :
que ta gloire dom
ine la terre !
7
Ils ont tendu un fil
et sous mes pas :
j’all
ais succomber. *
Ils ont creusé un tro
u devant moi,
ils y sont tombés.
~
8
Mon cœur est pr
êt, mon Dieu, †
mon cœ
ur est prêt ! *
Je veux chant
er, jouer des hymnes !
9
Éveille-t
oi, ma gloire ! †
Éveillez-vous, h
arpe, cithare, *
que j’év
eille l’aurore !
10
Je te rendrai grâce parmi les pe
uples, Seigneur,
et jouerai mes h
ymnes en tous pays.
11
Ton amour est plus gr
and que les cieux,
ta vérité, plus ha
ute que les nues.
℟
12
Dieu, lève-t
oi sur les cieux :
que ta gloire dom
ine la terre !
Commentaire
Croire dans le doute: le service du prophète!
Pour la première fois, un doute se glisse dans l’esprit du prophète: ce peuple aura-t-il assez de foi pour retourner dans son pays et relever Jérusalem? Il pressent que ce retour sera dispersé et grinçant.
D’autre part, le texte du cylindre de Cyrus apporte un démenti cinglant à l’espoir du prophète de voir la souveraineté de l’Eternel et son Nom reconnus dans tout l’empire.
Cyrus restaure les temples païens, proclame la divinité de Mardouk: un affront à la foi du prophète. Il a beau avoir été appelé par lui «messie», «ami», et de fait avoir participé à l’œuvre de Dieu, il ne sera plus mentionné, si ce n’est dans le blâme indirect du v. 22. Ce qui n’empêche pas Esaïe d’entonner l’hymne joyeux qui conclut notre passage.
Cette Babylone, dont les Israélites sont exhortés à sortir sans délai est aussi dans Apocalypse 18,4 le symbole des lieux d’arrogance, de luxe et d’inconduite; les nouveaux chrétiens pressentent qu’il vaut mieux s’en extraire, pour leur salut.
C’est cette fuite des lieux de perdition qui, à l’aurore de notre ère, peuplera les solitudes de Haute-Egypte d’ermitages (Antoine, les Pères du Désert …) puis de communautés monastiques.
Tant par leur extrême frugalité, leur recherche intransigeante de vie spirituelle et leur pratique de l’accueil, ces gens ont pris au sérieux la prophétie du v. 21 et ont, à leur manière, fait «fleurir le désert».