2
Sauve-m
oi, mon Dieu :
les eaux m
ontent jusqu’à ma gorge !
3
J’enfonce dans la v
ase du gouffre,
ri
en qui me retienne ; *
je descends dans l’ab
îme des eaux,
le fl
ot m’engloutit.
4
Je m’épu
ise à crier,
ma g
orge brûle. *
Mes ye
ux se sont usés
d’att
endre mon Dieu.
5
Plus abondants que les cheve
ux de ma tête,
ceux qui m’en ve
ulent sans raison ; *
ils sont nombre
ux, mes détracteurs,
à me ha
ïr injustement.
Moi qui n’ai ri
en volé,
que devr
ai-je rendre ? *
6
Dieu, tu conn
ais ma folie,
mes fautes sont à n
u devant toi.
7
Qu’ils n’aient pas honte pour m
oi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Die
u de l’univers ; *
qu’ils ne rougissent pas de m
oi, ceux qui te cherchent,
Die
u d’Israël !
8
C’est pour toi que j’end
ure l’insulte,
que la honte me co
uvre le visage :
9
je suis un étrang
er pour mes frères,
un inconnu pour les f
ils de ma mère.
10
L’amour de ta mais
on m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte ret
ombe sur moi.
11
Si je pleure et m’imp
ose un jeûne,
je reç
ois des insultes ;
12
si je revêts un hab
it de pénitence,
je deviens la f
able des gens :
13
on parle de m
oi sur les places,
les buveurs de v
in me chansonnent.
~
Commentaire
La sagesse de l’homme: folie selon Dieu
Si le peuple de Jérusalem n’opère pas la conversion radicale que le Seigneur attend, c’est qu’il n’a pas perçu sa conduite comme fausse et radicalement infidèle. Autrement, aussi prestement que le coureur se relève de son faux pas, aussi certainement que le voyageur finit par revenir en arrière dès qu’il s’aperçoit de son erreur, Israël aurait engagé une démarche de conversion, de repentance et de réforme comme il a su le faire naguère.
Ce qui lui est reproché, c’est son entêtement conscient et concerté. Son attitude de déni qui ferme ses oreilles aux messages d’avertissement prophétique. Sa fuite en avant, obstinée et pathétique, pour tenter d’échapper aux conséquences de son infidélité.
Cette attitude de raidissement le rend plus bête que les bêtes – tout menu que soit leur cerveau, les oiseaux voyageurs grands et petits écoutent leur instinct quand vient le temps de migrer ou revenir. Les règles de l’Alliance devraient donner au peuple, aussi sûrement que l’instinct aux animaux, le cadre et les signaux spirituels propres à régir ses comportements, rendre aisés ses choix. Mais il n’en veut pas. Parce que ses dirigeants se prennent pour des sages. Et comme leur sagesse n’est plus fondée sur la Révélation initiale du Sinaï mais sur des interprétations marquées des désirs de l’homme naturel et des modes qu’ils se croient obligés de suivre pour être considérés des autres peuples, leurs repaires sont faussés et funeste le chemin qu’ils indiquent.