1
Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, *2
Pourquoi les païens diraient-ils :3
Notre Dieu, il est au ciel ;4
Leurs idoles : or et argent,5
Elles ont une bouche et ne parlent pas,6
des oreilles et n’entendent pas,7
Leurs mains ne peuvent toucher, †8
Qu’ils deviennent comme elles,9
Israël, mets ta foi dans le Seigneur :10
Famille d’Aaron, mets ta foi dans le Seigneur :11
Vous qui le craignez, ayez foi dans le Seigneur :12
Le Seigneur se souvient de nous : il bénira ! *13
il bénira tous ceux qui craignent le Seigneur,14
Que le Seigneur multiplie ses bienfaits15
Soyez bénis par le Seigneur16
Le ciel, c’est le ciel du Seigneur ;17
Les morts ne louent pas le Seigneur,18
Nous, les vivants, bénissons le Seigneur,
Commentaire
À marquer d’une pierre blanche!
Située sur une colline escarpée à 25 km de la mer, Pergame était la capitale officielle de l’Asie Mineure romaine. Son fameux temple dédié à Esculape / Asclépios, le dieu guérisseur, en faisait un lieu de pèlerinage, un peu le Lourdes de l’époque avec tout le mercantilisme propre à ces lieux. C’était aussi un centre intellectuel renommé.
L’Eglise de Pergame dut faire face à la persécution et au martyre. La foi chrétienne en effet, était accusée de saper les fondements de l’empire, intolérante qu’elle se montrait à l’égard du culte impérial. Quant à la doctrine de Balaam, personnage mentionné comme le prophète de l’Ancien Testament (Exode 24), il semble qu'elle détournerait les fidèles en les incitant à participer à des repas sacrificiels païens conduisant à la débauche. En plus de cela, des déviations hérétiques – les Nicolaïtes – minaient les fondements de la toute jeune Eglise.
Ainsi se mêlent ici louanges et mises en garde.
Deux promesses s’adressent à ceux qui persévèrent dans la juste ligne: la «manne», c’est-à-dire le pain eucharistique, et une «pierre blanche», sorte de quittance pour dispenser du vote des tribunaux, si dangereux pour la communauté chrétienne, comme de la participation aux banquets officiels si compromettants pour la foi; ce «caillou blanc» correspondait peut-être à nos médailles pour les vainqueurs de compétitions sportives, ou alors était simplement une amulette portant une formule magique.
Sous la plume de Jean, ce caillou blanc pourrait aussi définir ce qu’est le croyant: un être pardonné, vainqueur du mal, convié au banquet du Royaume, ou «pierre vivante» appelé à témoigner de sa foi et à édifier ainsi la communauté chrétienne.