2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
D’un Temple à l’autre
Malgré toute l’énergie qu’il a déployée pour mener à bien la construction du Temple,
Salomon, dans son discours inaugural, ne tire aucune gloire personnelle de l’œuvre accomplie.
Son discours révèle qu’il n’est que l’exécuteur d’un projet qui le dépasse et que son père David lui a transmis. En effet, dans un entretien avec le prophète Natan, le roi
David avait déploré que l’arche de l’alliance soit déposée dans un lieu précaire: «Tu vois, je suis installé dans une maison de cèdre alors que l’arche de Dieu est installée au milieu d’une tente de toile!» (1 S 7,2)
La prophétie de Natan laisse entendre qu’initialement ce projet de construction remonte à Dieu lui-même. En fin de compte, la construction du Temple, au-delà des pierres empilées, est surtout le signe de la volonté divine de donner une assise solide à la royauté et à la pérennité d’Israël face aux autres nations.
Aussi, la destruction du Temple en -586, suivie de l’exil, sera un véritable anéantissement politique et religieux. L’espoir renaîtra avec la construction du second Temple, 70 ans plus tard au retour de l’exil.
Nouvel anéantissement avec la destruction du second Temple par les Romains en l’an 70!
Et environ quarante ans avant cette dernière destruction, ces paroles énigmatiques de Jésus devant ces détracteurs: «Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le relèverai» (Jn 2,19).