1
Vers toi, Seigneur, j’él
ève mon âme, *
2
vers t
oi, mon Dieu.
~
Je m’appuie sur toi : ép
argne-moi la honte ;
ne laisse pas triomph
er mon ennemi.
3
Pour qui espère en t
oi, pas de honte,
mais honte et décepti
on pour qui trahit.
4
Seigneur, enseigne-m
oi tes voies,
fais-moi conn
aître ta route.
5
Dirige-moi par ta vérit
é, enseigne-moi,
car tu es le Die
u qui me sauve.
C’est toi que j’esp
ère tout le jour
en raison de ta bont
é, Seigneur.
6
Rappelle-toi, Seigne
ur, ta tendresse,
ton amour qui
est de toujours.
7
Oublie les révoltes, les péch
és de ma jeunesse ;
dans ton amo
ur, ne m’oublie pas.
~
8
Il est droit, il est b
on, le Seigneur,
lui qui montre aux péche
urs le chemin.
9
Sa justice dir
ige les humbles,
il enseigne aux h
umbles son chemin.
10
Les voies du Seigneur sont amo
ur et vérité
pour qui veille à son alli
ance et à ses lois.
11
À cause de ton n
om, Seigneur,
pardonne ma fa
ute : elle est grande.
Commentaire
Jugement
Rien n’est plus flou que la notion de jugement. Celle de jugement de Dieu. En effet, les visions décrites par Amos nous font accéder à cette difficulté de comprendre Dieu comme juge. Les repères sont simples. Ils sont pensés avec nos critères, dans notre langage du monde, selon nos normes. Dieu façonne des criquets destinés à dévorer toute l’herbe du pays. Les criquets, nous connaissons. Ce sont de petites bêtes terrestres, que nous avons sinon déjà vues de nos yeux, du moins observées en dessin ou sur un écran. Le jugement est facile. Le pays coupable est puni par une nuée dévoreuse de criquets. Cause et effet sont logiques.
Ensuite vient le feu. Dieu proclame le jugement par le feu. Le pays infidèle est anéanti par les flammes. Là aussi, les éléments en question nous sont familiers. Le feu, nous le maîtrisons, nous en connaissons les dangers et les forces.
Jusqu’à cette deuxième vision, le jugement est de l’ordre du monde. Il fait appel à des notions terrestres – criquets, feu. Il met en scène des éléments de notre monde, de notre terre.
En revanche, ce qui paraît irrationnel, hors de la raison, c'est qu'à l'intervention du prophète, sur sa seule parole, en réponse à sa supplication, Dieu choisisse de renoncer à punir. Son jugement est celui de la vie malgré tout, malgré nous et nos errances. Son jugement donne foi à un homme qu'il a investi trait d'union entre lui et son peuple. Son jugement est celui de l'amour.