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Vraiment, Dieu est bon pour Israël,2
Un rien, et je perdais pied,3
car j’étais jaloux des superbes,4
Jusqu’à leur mort, ils ne manquent de rien,5
ils échappent aux souffrances des hommes,6
Ainsi, l’orgueil est leur collier,7
leurs yeux qui brillent de bien-être8
Ils ricanent, ils prônent le mal,9
leur bouche accapare le ciel,10
Ainsi, le peuple se détourne11
Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?12
Voyez comme sont les impies :13
Vraiment, c’est en vain que j’ai gardé mon cœur pur,14
Me voici frappé chaque jour,
Commentaire
Drôle d’histoire
Dans la drôle d’histoire qui est racontée ici, il est dit que Dieu éveille l’esprit d’un roi étranger, Cyrus. Celui-ci ordonne alors que tout soit mis en œuvre pour que le temple de Jérusalem soit reconstruit.
Voilà ce que dit notre texte à une communauté qui, elle aussi, est en pleine reconstruction: Israël, de retour d’exil, reste un peuple vulnérable.
La drôle d’histoire relatée veut donc appeler des croyants inquiets à la confiance et à l’espérance. Ceux-ci doivent comprendre que le roi étranger n’est pas simplement un ennemi dont il y aurait tout à redouter.
La foi en Dieu n’exige pas que l’on doive se méfier en tout temps des étrangers, même s’ils sont puissants! Au contraire, elle invite à se rappeler qu’ils sont, eux aussi, dans la main de Dieu.
De plus, en faisant de la reconstruction du temple la première étape du rétablissement d’Israël, le récit rappelle que Dieu n’abandonne pas les siens au chaos et à la ruine. Dans le monde, Dieu veille tout au long de l’histoire.
Finalement, en présentant le retour d’exil comme un deuxième exode, le récit d’Esdras assure que Dieu ne permettra pas que ceux qui mettent leur confiance en lui disparaissent dans les oubliettes de l’histoire. C’est dire que le récit d’Esdras ne veut pas nous inciter à chercher les traces de l’action de Dieu dans l’histoire. Il veut plutôt nous appeler à rester confiants, dans tous les soubresauts que celle-ci peut connaître.