2
Sauve-m
oi, mon Dieu :
les eaux m
ontent jusqu’à ma gorge !
3
J’enfonce dans la v
ase du gouffre,
ri
en qui me retienne ; *
je descends dans l’ab
îme des eaux,
le fl
ot m’engloutit.
4
Je m’épu
ise à crier,
ma g
orge brûle. *
Mes ye
ux se sont usés
d’att
endre mon Dieu.
5
Plus abondants que les cheve
ux de ma tête,
ceux qui m’en ve
ulent sans raison ; *
ils sont nombre
ux, mes détracteurs,
à me ha
ïr injustement.
Moi qui n’ai ri
en volé,
que devr
ai-je rendre ? *
6
Dieu, tu conn
ais ma folie,
mes fautes sont à n
u devant toi.
7
Qu’ils n’aient pas honte pour m
oi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Die
u de l’univers ; *
qu’ils ne rougissent pas de m
oi, ceux qui te cherchent,
Die
u d’Israël !
8
C’est pour toi que j’end
ure l’insulte,
que la honte me co
uvre le visage :
9
je suis un étrang
er pour mes frères,
un inconnu pour les f
ils de ma mère.
10
L’amour de ta mais
on m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte ret
ombe sur moi.
11
Si je pleure et m’imp
ose un jeûne,
je reç
ois des insultes ;
12
si je revêts un hab
it de pénitence,
je deviens la f
able des gens :
13
on parle de m
oi sur les places,
les buveurs de v
in me chansonnent.
~
Commentaire
Reconnaître nos fragilités
Tant bien que mal le rituel de la Pâque suit son cours, on chante les psaumes habituels. On quitte la ville. L’ambiance est lourde.
Le sursaut de Pierre, porte-parole du groupe, dit son refus de se reconnaître fragile, lâche comme les autres, victime ordinaire de ses émotions, d’autant plus incontrôlables qu’elles sont reniées… comme sera renié bientôt Celui à qui Pierre affirme si haut sa loyauté jusqu’à la mort. Ni dupe, ni complice, ni juge, Jésus reconnaît ce qui se passe, ce qui va se passer, et le dit. Douche froide ! Il sera seul à affronter l’inacceptable, à s’acquitter de l’effroyable tâche fixée par Dieu : être fidèle à ses convictions jusqu’à la mort.
Au « pressoir à huile », Jésus s’arrête pour prier : il a absolument besoin de parler à son Père, et les disciples ont absolument besoin de repos. Courage face à l’angoisse de mort d’un côté, épuisement émotionnel et déni de l’autre sont triplement soulignés par les allers retours de Jésus entre le lieu où il prie et celui où il a laissé ses plus proches.
Mise en contraste saisissante pour le lecteur entre deux aspects familiers de notre être au monde : une volonté bienveillante et des fragilités tout ordinaires. Mais n’est-ce pas notre expérience de croyants aussi d’apprendre à reconnaître nos insuffisances et la toute-puissance de Dieu ? Puis, quelquefois avec grand-peine, de nous en remettre à lui.