2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
Confesser son péché, un acte de louange
Ces versets apparaissent comme une liturgie d’espérance, qui se poursuit jusqu’à la fin du chapitre. Israël et Dieu – peut-être représenté par un porte-parole cultuel – dialoguent : à l’acte de foi et d’espérance formulé par le peuple répond, de la part de Dieu, une promesse de salut.
Celle-ci annonce la reconstruction des remparts de Jérusalem, détruits lors du siège des Babyloniens et de la déportation qui s’ensuivit. Elle prophétise le rétablissement de l’honneur d’Israël au plan international et de son idéal de voir les nations « affluer vers lui », tant pour des raisons économiques que pour venir puiser aux richesses spirituelles que représente « la sagesse de ce grand peuple » … À quel autre, en effet, Dieu a-t-il fait le privilège de s’adresser tout exprès ? – comme se demande le Deutéronome par la bouche de Moïse.
Le caractère prophétique de cette annonce est d’autant plus paradoxal que, au moment où Michée parle, la terre est en train de « devenir un désert à cause de ses habitants, fruit de leur conduite » (13)… Mais c’est un paradoxe pédagogique : aussi vrai que vous voyez cette ruine s’installer, vous verrez le rétablissement s’effectuer – et c’est déjà en train de se faire dans le secret de la Promesse.
Cette espérance proclamée en chœur dans la liturgie permet d’entrer dans une confession du péché par la porte joyeuse de l’action de grâce : l’indignation que je dois supporter, c’est celle du Dieu qui relève et qui éclaire (8), qui prend en main ma cause et rétablit mon honneur aux yeux des nations qui m’avaient opprimées (10) – cela même et cela déjà, c’était la main de Dieu … Béni soit-il !