1
Quand Israël sortit d’Égypte,2
Juda fut pour Dieu un sanctuaire,3
La mer voit et s’enfuit,4
Comme des béliers, bondissent les montagnes,5
Qu’as-tu, mer, à t’enfuir,6
Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers,7
Tremble, terre, devant le Maître,8
lui qui change le rocher en source
Commentaire
C’en est bien fini des représentations traditionnelles de Dieu !
Vous savez… celle d’une divinité sévère, là-haut dans le ciel ; celle d’un Dieu qui punirait les pécheurs que nous sommes et dont il faudrait «apaiser le courroux» ; celle d’un Dieu dont on attirerait la faveur par nos sacrifices, nos jeûnes ou même la quantité et l’intensité de nos prières. Cette divinité-là, c’est celle des païens, qui gardent l’idée qu’il faut craindre (dans le sens d’avoir peur de…) Dieu, ou l’apaiser, ou l’amadouer par nos efforts. Nous nous tromperions de dieu, car ce n’est pas le Dieu de Jésus-Christ, et ce n’est pas le Dieu dont l’évangéliste Jean nous transmet la révélation !
A cause de Jésus, notre relation à Dieu est radicalement changée: elle est une relation d’amitié et de confiance réciproques. Un serviteur est « subordonné » à son maître : il est « sous » ses « ordres ». Il n’en est pas de même avec l’ami, qui est en confiance paisible, avec l’Ami, partenaire de ses connaissances et de ses desseins. C’est dans la même verve johannique que l’on lira que «l’amour parfait bannit la crainte» (1 Jn 4,18). La relation à Dieu est ainsi libérée de toute peur, et le Seigneur peut devenir le compagnon et le confident de chaque instant de nos vies.
C’est là notre force et notre joie profonde, qui rendent possible le service de Dieu au travers de nos frères et sœurs en humanité.
Aimer. Il ne s’agit pas d’affinités ou de sentiments … C’est peut être aussi dire ce qui est injuste, insupportable ; mettre le doigt sur ce qui blesse, ce qui ne va pas entre l’autre et moi. Mais toujours dans l’écoute, le respect, l’ouverture à l’autre. Je dois être prêt(e) à reconnaître mes torts, « me dessaisir » de ma vie en renonçant à avoir raison « contre » l’autre. Donner sa vie n’est pas forcément faire acte d’héroïsme. C’est aussi donner la main, du temps, de la patience, se donner par petits bouts au jour le jour. Lâcher prise, laisser Dieu agir à travers nous. Trouver sa demeure, sa sécurité, sa consolation dans l’amour de Dieu tel que le vit et en parle son Fils.