2
Seigneur, corrige-m
oi sans colère,
et reprends-m
oi sans fureur.
3
Pitié, Seigne
ur, je dépéris !
Seigne
ur, guéris-moi !
Car je tremble de to
us mes os,
4
de toute mon
âme, je tremble.
Et toi, Seigne
ur, que fais-tu ? †
5
Reviens, Seigne
ur, délivre-moi,
sauve-moi en rais
on de ton amour !
6
Personne, dans la mort, n’inv
oque ton nom ;
au séjour des morts, qu
i te rend grâce ?
7
Je m’épuise à f
orce de gémir ; †
chaque nuit, je ple
ure sur mon lit :
ma couche est tremp
ée de mes larmes.
8
Mes yeux sont rong
és de chagrin ;
j’ai vieilli parmi t
ant d’adversaires !
9
Loin de moi, vous to
us, malfaisants,
car le Seigneur ent
end mes sanglots !
10
Le Seigneur accu
eille ma demande,
le Seigneur ent
end ma prière.
11
Qu’ils aient honte et qu’ils tremblent, to
us mes ennemis,
qu’ils reculent, soud
ain, couverts de honte !
Commentaire
Je suis le plus beau, le plus grand, le plus fort !
A l’heure de définir les priorités, les disciples de Jésus en sont encore à se demander quelle hiérarchie préside au Royaume et quelle y sera leur place. Dans les frustrations communes du quotidien, avec les réalités du temple (Eglise) et de l’Empire (le pouvoir politico-économique), on peut les comprendre… Jésus leur propose un autre regard, un appel à changer leur façon de voir, sans quoi pas de Royaume ! La manière « christique » de concevoir la grandeur consiste à se conduire de façon à ne choquer, à ne scandaliser aucun des « petits », aucun de ceux que leur statut apparente à celui des enfants dans la Palestine du premier siècle : prière de se taire, de recevoir ce qu’on veut bien vous donner et de servir quand on vous le demande. Combien de justiciables, de handicapés, de malades, de démunis se reconnaîtraient dans cette caricature apparente !
Tout ce qui pourrait scandaliser – ce mot, en grec, signifie pierre d’achoppement ou piège – tout ce qui risque de dérouter, dévoyer, désespérer ces « dépendants » est à exclure : voilà le critère de la grandeur dans le royaume. C’est si important que Jésus n’hésite pas à utiliser des images terribles pour souligner son affirmation. D’ailleurs, comme on le verra demain, mais j’ai hâte de l’introduire déjà, les « anges » de ces petits contemplent la face de Dieu (v. 10), c’est dire !
Une question-lumière dans ce contexte trouble : et si nous étions appelés à être ces anges-là ?