2
Seigneur, qu’ils sont nombre
ux mes adversaires,
nombreux à se lev
er contre moi,
3
nombreux à déclar
er à mon sujet :
« Pour lui, pas de sal
ut auprès de Dieu ! »
4
Mais toi, Seigne
ur, mon bouclier,
ma gloire, tu tiens ha
ute ma tête.
5
À pleine voix je cr
ie vers le Seigneur ;
il me répond de sa mont
agne sainte.
6
Et moi, je me co
uche et je dors ;
je m’éveille : le Seigne
ur est mon soutien.
7
Je ne crains pas ce pe
uple nombreux
qui me cerne et s’av
ance contre moi.
8
Lève-t
oi, Seigneur !
Sauve-m
oi, mon Dieu !
Tous mes ennemis, tu les fr
appes à la mâchoire ;
les méchants, tu leur br
ises les dents.
9
Du Seigneur vi
ent le salut ;
vienne ta bénédicti
on sur ton peuple !
Commentaire
Marcher à cloche-pied
Elie accuse le peuple de boîter, d’hésiter, de tergiverser.
En effet, Dieu, Yahvé, paraît bien loin, bien grand, bien intouchable, bien immaîtrisable.
Et les dieux Baal et Ashéra, sont tellement plus proches, le fils et la mère, le soleil et la lune, la fertilité et la maternité féconde. Alors pourquoi ne pas adjoindre au Dieu Très Haut, si haut, si grand, des dieux plus faciles à comprendre et à contenter? C’est toute l’histoire du peuple d’Israël que d’hésiter, de cumuler. Dieu et ses saints!
Elie et tous les prophètes luttent de toute leur force, de toute leur parole contre ce mélange, cette division: Dieu seul est Dieu!
D’où l’ironie mordante du prophète devant ces pauvres serviteurs de Baal, agréés royalement, et si nombreux, mais qui n’arrivent pas à mettre à l’œuvre leurs divinités, mortes par essence. «Criez plus fort, c’est un dieu: il a des préoccupations, il a dû s’absenter, il a du chemin à faire; peut-être qu’il dort et il faut qu’il se réveille.»
Alors que Dieu, si haut soit-il, n’en demeure pas moins auprès des siens, lui le gardien qui ne dort ni ne sommeille (Psaume 121,4).