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Vers toi j’ai les yeux levés,2
Comme les yeux de l’esclave3
Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous :4
C’en est trop,Temps de Pâques
Samedi
Épître aux Colossiens, Chap. 3, v. 10-17
Intentions de prière proposées par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER)
O Christ, Fils de Dieu,
qui t’es présenté au milieu de tes disciples
pour leur donner ta paix,
donne-nous de fuir la discorde et le ressentiment
et de vivre ensemble dans la concorde et dans la charité;
fais de nous des disciples qui s’aiment mutuellement
et qui se laissent purifier de toutes leurs méchancetés,
par toi qui es béni aux siècles des siècles.
Que ton Eglise fasse honneur
Commentaire
Divine conjugaison des verbes
Au catalogue des vices suit à présent celui des vertus et des qualités propres à tout être humain touché par la foi en Jésus-Christ. L’homme nouveau, la femme nouvelle connaissent un changement radical: mais ils sont les ‘sujets passifs’ – comme on dit en grammaire.
Cette passivité humaine n’a pourtant rien de dévalorisant!
Elle remet à sa place la primauté de l’agir de Dieu envers ses créatures. Elle rappelle que la grâce divine est première, que la capacité même d’aimer est un don, et que le premier à prendre l’initiative, c’est Dieu et lui seul.
Les termes au passif rendent bien compte d’une parole première et antécédente: «élus, sanctifiés, aimés, pardonnés, appelés…». Ce qui vient d’en haut se pose sur ce qu’il y a en bas: l’on ne peut attendre des bénéficiaires que reconnaissance et gratitude.
Dorénavant, pouvoir conjuguer les verbes au passif, c’est accepter de ne pas être à l’origine de tout, c’est apprendre à recueillir et accueillir avant toute chose; seuls cette attente et ce laisser-faire façonnent ensuite la prière de louange et celle de la reconnaissance.
Seule cette manière de vivre comme un «second» façonne la réponse humaine, ouvre les yeux pour discerner et reconnaître, devient enfin le fondement sur lequel et à partir duquel une vie chrétienne peut s’épanouir, claire sur ses exigences, mais libérée de choix démesurés.
Ainsi, agir «au nom de…» n’est pas une manière de s’effacer, mais une chance pour grandir et rester libre.