1
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
Ouvrir sa porte ou creuser un abîme?
En racontant cette histoire, Jésus ne décrit pas l’après-mort, mais il utilise ces images pour interpeller ceux qui aiment l’argent et ricanent en l’écoutant (verset 14). Ce pourrait être nous, car il nous est naturel d’aimer l’argent qui nous facilite la vie et permet une certaine tranquillité. Aucun de nous n'est à l'abri, jamais ! Alors, l’histoire nous interroge : comment nos richesses colorent-elles nos relations avec les autres ? Comment réagissons-nous quand la misère frappe à notre porte ?
Voilà le drame du riche ! Au lieu de profiter de son confort pour ouvrir en grand sa porte à Lazare et soulager sa peine, il se replie sur ses richesses – et ce repli creuse un abîme entre lui et le pauvre. Maintenant, à l’heure de vérité, alors que les situations se sont inversées, il ne peut plus ignorer ce fossé – ni le franchir. C’est trop tard.
Mais y a-t-il des « trop tard » dans nos vies, avec les autres, ou avec Dieu ? « Il n’est jamais trop tard pour Dieu », écrivait Lytta Basset... et j’aime mieux cela !
Le trop tard de l’histoire fait écho aux appels pressants des prophètes de la Bible : si souvent, pour que les auditeurs réagissent, ils ont crié à l’urgence, au retournement des cœurs et au changement d’attitude, pour que leurs auditeurs se mettent à rechercher l’équité et à réveiller les solidarités.
Aujourd’hui, pour nous qui lisons les prophètes et les évangiles, il y a urgence à écouter l’appel de la miséricorde divine et humaine pour les plus démunis.
A l’aide de nos multiples richesses (matérielles, affectives, cognitives, sociales), ouvrons nos portes et nos cœurs à autrui et refusons courageusement d’empêcher que se creusent des abîmes infranchissables entre les humains. Il en va de notre présent et de notre avenir !