1
Garde-m
oi, mon Dieu :
j’ai fait de t
oi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu
es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonhe
ur que toi. »
3
Toutes les idoles du pays,
ces die
ux que j’aimais, †
ne cessent d’ét
endre leurs ravages, *
et l’on se r
ue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le s
ang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra p
as sur mes lèvres !
5
Seigneur, mon part
age et ma coupe :
de toi dép
end mon sort.
6
La part qui me revi
ent fait mes délices ;
j’ai même le plus b
el héritage !
7
Je bénis le Seigne
ur qui me conseille :
même la nuit mon cœ
ur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant m
oi sans relâche ;
il est à ma droite : je su
is inébranlable.
9
Mon cœur exulte, mon
âme est en fête,
ma chair elle-même rep
ose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonn
er à la mort
ni laisser ton ami v
oir la corruption.
11
Tu m’apprends le chem
in de la vie : †
devant ta face, débordem
ent de joie !
À ta droite, éternit
é de délices !
Commentaire
«Faire appel à toi, voilà ce que tout cœur désire.» (verset 8)
Les hommes mesurent leur valeur à la puissance, la force, au rendement, à l’efficacité; Dieu, lui, a un autre critère de valeurs: il donne la préférence au faible, à l’humble; c’est un mystère difficilement acceptable dans un monde où tout est dit et vécu en termes de rapports de forces, et où les «sans-voix», les «sans-moyens», les «sans-relations» sont ignorés, voire méprisés.
Pourtant tout le message biblique unit ses voix diverses dans la proclamation de la victoire finale de ces «petits» qui mettent en Dieu leur confiance et leur espérance et suivent «le chemin qui va tout droit» (verset 7).
Ces choses essentielles pour notre vie sont exprimés ici en termes guerriers, un peu rudes. Mais, dans son esprit, cet oracle d’Esaïe est très proche des Béatitudes, qui accordent un espace magnifique à ceux pour lesquels aucune place n’est prévue et prêtent une oreille largement ouverte à ceux et celles qui frappent à des cœurs obstinément fermés.
Les textes composites qui tissent ce chapitre 26 – appelé parfois «la grande apocalypse d’Esaïe» – nous apportent l’écho de périodes troublées, où l’on «ne sait plus à quel saint se vouer», où il est nécessaire de rappeler la maîtrise finale de Dieu sur l’histoire des humains.