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Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur,2
Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,3
Que t’infliger, ô langue perfide,4
La flèche meurtrière du guerrier,5
Malheur à moi : je dois vivre en exil *6
Trop longtemps, j’ai vécu parmi ces gens7
Je ne veux que la paix, mais quand je parle
Commentaire
Ne pas jeter la pierre …
Le peuple refuse d’entrer en Canaan. Ça valait bien la peine de faire tout ce voyage!...
Après que les explorateurs aient fait leur rapport de renseignement, le peuple se met à se lamenter auprès de Moïse: les populations qu’ils rencontreraient sont fortes – des géants – trop bien armées et Israël n’aura pas la victoire …
Moïse et Aaron intercèdent pour le peuple incrédule et s’adonnent à des gestes de pénitence (v. 5-6).
Ils tentent encore de convaincre le peuple d’aller jusqu’au bout de la démarche liée à la promesse du pays de Canaan: c’est une région prodigieusement avantageuse!...
Ainsi donc, la génération de la sortie d’Egypte ne connaîtra pas le pays promis à leurs pères. L’histoire du salut est ralentie par la faute des hommes.
Cette faute, c’est le refus de la souveraineté de Dieu et le désir de retourner à l’asservissement, un état dans lequel il n’est plus besoin de se prendre en charge et d’en avoir l’angoisse – une sorte de retour en enfance, spirituellement parlant: «Nommons un chef et retournons en Egypte!» (v. 4).
Il est une chose qui doit susciter un étonnement respectueux: dans son refus d’accorder crédit aux promesses de Dieu, Israël abandonne toute illusion; préférer le retour en Egypte à une hypothétique entrée dans «Un pays ruisselant de lait et de miel» (v. 8), c’est préférer la mort à Dieu.
En effet, suivre Dieu peut conduire dans des chemins si redoutables, si peu sûrs et dépourvus de garanties qu’on peut y préférer la tristesse d’une existence sans espérance.
Et c’est parce qu’il préfère, au risque de la foi qui conquiert du nouveau sous la direction de Celui qui ouvre un avenir, le désenchantement d’un retour au passé captif dont les chaînes furent somme toute si supportables – qu’Israël est condamné.
Mais cette condamnation a ceci de particulier qu’elle entrouvre une porte sur l’avenir: «Mon serviteur Caleb, qui a été animé d’un autre esprit et m’est resté fidèle, pourra entrer dans le pays qu’il a exploré et je donnerai cette région à ses descendants» (v. 24).