1
Écoute ma l
oi, ô mon peuple,
tends l’oreille aux par
oles de ma bouche.
2
J’ouvrirai la bouche pour une p
arabole,
je publierai ce qui fut cach
é dès l’origine.
3
Nous avons entend
u et nous savons
ce que nos pères nous
ont raconté ;
4
nous le redirons à l’
âge qui vient,
sans rien cach
er à nos descendants :
les titres de gl
oire du Seigneur,
sa puissance et les merv
eilles qu’il a faites.
5
Il fixa une r
ègle en Jacob,
il établit en Isra
ël une loi,
loi qui ordonn
ait à nos pères
d’enseigner ces ch
oses à leur fils,
6
pour que l’âge suiv
ant les connaisse,
et leur descend
ance à venir.
Qu’ils se lèvent et les rac
ontent à leurs fils
7
pour qu’ils placent en Die
u leur espoir
et n’oublient pas les expl
oits du Seigneur
mais obs
ervent ses commandements.
8
Qu’ils ne soient pas, c
omme leurs pères,
une génération indoc
ile et rebelle,
génération de cœ
urs inconstants
et d’esprits infid
èles à Dieu.
~
9
Les fils d’Éphra
ïm, archers d’élite,
se sont enfuis, le jo
ur du combat :
10
ils n’ont pas gardé l’alli
ance de Dieu,
ils refusaient de su
ivre sa loi ;
11
ils avaient oubli
é ses exploits,
les merveilles dont ils f
urent les témoins.
12
Devant leurs pères il accompl
it un miracle
en Égypte, au pa
ys de Tanis :
Commentaire
Que boirons-nous ?
Au déplacement géographique du v. 1 correspond aussi une nouvelle étape dans la relation de Dieu avec son peuple. Les Hébreux vont devoir se débarrasser d’une mentalité d’esclave où Pharaon décidait de tout pour apprendre ce que signifie être libre et surtout petit à petit entrer dans une relation d’alliance avec Dieu. Le désert va être le creuset de cette épreuve puisqu’il met directement le peuple en situation de danger et de dépendance de l’assistance divine.
Mais l’enjeu dépasse ici la question du boire et du manger, comme c’est le cas également dans le récit de la tentation de Jésus au désert qui ouvre l’Évangile. Ce que l’on boit, mange, nous constitue… C’est pourquoi la pédagogie de Dieu ne consiste pas seulement à transformer une eau amère en une eau comestible, marque de sa bienveillance, mais aussi de donner au peuple un cadre fait de lois et de coutumes (v. 25).
Il me semble que nous pouvons faire un lien entre l’eau amère que découvrent les Hébreux à Mara, les « murmures » (rouspétances) qui les habitent et le fait que Dieu joint à la transformation de l’eau une parole. Une parole de douceur destinée à atteindre en profondeur la mentalité d’un peuple qui cultive l’amertume de la victime. Pour sortir du rôle de victime, du Pharaon intérieur, de ce fond d’âpreté qui peut teinter toute une existence, nous avons besoin de changer notre image de Dieu, de laisser à Dieu son identité propre, de le laisser se présenter lui même : « … alors, je ne vous infligerai aucune des maladies que j’ai infligées aux Égyptiens. En effet, je suis le Seigneur, celui qui vous guérit.» (v. 26)