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Pour toujours, ta parole, Seigneur,90
Ta fidélité demeure d’âge en âge,91
Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions :92
Si je n’avais mon plaisir dans ta loi,93
Jamais je n’oublierai tes préceptes :94
Je suis à toi : sauve-moi,95
Des impies escomptent ma perte :96
De toute perfection, j’ai vu la limite ;
Commentaire
Et au milieu… se tient un enfant
Deuxième annonce de la passion et de la résurrection.
Deuxième fois que les disciples en restent pantois, au point de ne même pas oser demander d'explications.
Le souci de Marc est grand, que chacun de ceux qui sont chargés de témoigner du Christ ait bien compris ce qu'il en est, d’où ses remarques.
S'ils «n'ont pas compris cette parole» (v. 32), ils ont pourtant retenu une chose : Jésus va mourir, il y a une succession à prendre. C’est pour elle qu’ils se disputent. Honteusement, ils ne répondent rien à l'interpellation du Christ, même dans l'intimité de leur rencontre. Alors Jésus souligne que la préséance entre les disciples ne devrait pas être le problème. Ils sont appelés au service, au service de tous, soit au plus humble des services. Telle est leur seule vraie identité.
Car qui dit service, dit disponibilité. C'est exactement ce que Jésus illustre en mettant un enfant au centre. On est bien loin des représentations modernes de l’enfant roi, objet des plus louables efforts pédagogiques : l'enfant – le mot en latin signifie «qui ne parle pas», dont la parole n’a pas de valeur, qui n’a pas voix au chapitre – ne doit coûter ni temps ni peine à l'adulte et ne compte pour rien dans la société d’alors.
Prendre du temps pour le mettre au centre, lui donner en passant une marque d'affection, tel est le signe que pose Jésus, non seulement de sa disponibilité d'adulte, mais de sa bienveillance de Fils du Dieu des humbles. Telle devra être la conduite du disciple : ce faisant, c’est Dieu lui-même qu’il accueille… et qui l’accueillera au dernier jour.