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Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,2
Chaque jour je te bénirai,3
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;4
D’âge en âge, on vantera tes œuvres,5
Je redirai le récit de tes merveilles,6
On dira ta force redoutable ;7
On rappellera tes immenses bontés ;8
Le Seigneur est tendresse et pitié,9
la bonté du Seigneur est pour tous,
Commentaire
Mystère de la Cène
Pour le lecteur chrétien, aucun doute possible: c’est une profonde méditation sur le sens de la Cène que nous livre l’évangéliste. Ce passage tient lieu de véritable récit d’institution à un évangile qui, contrairement aux trois autres, n’en rapporte aucun.
Pour celui ou celle qui ne connaît pas le repas du Seigneur, quelle violence dans les termes employés: «Le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est mon corps» … Comment cet homme peut-il nous donner son corps à manger?» ... «Si vous ne mangez pas le corps du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang» ... Ce constat doit nous rappeler que ce qui est évident pour les chrétiens engagés ne l’est pas forcément pour les «distanciés de l’Eglise». Veillons donc à reprendre toujours à nouveau nos langages et nos pratiques. Non pas pour en gommer le caractère choquant mais pour ne pas nous replier sur une identité fermée ou quasi sectaire.
En faisant de la manducation eucharistique un point d’orgue de la révélation du Christ, l’évangile nous redit aussi que reconnaître le Christ et l’accueillir comme le don de Dieu n’est pas qu’une affaire intellectuelle. C’est tout notre être – l’esprit, l’âme et le corps – qui est convoqué à la foi, jusqu’au plus profond de sa dimension charnelle. Et comment pourrait-il en être autrement puisque le don de Dieu nous parvient justement par un homme de chair et de sang qui nous donne son humanité et sa vie en nourriture?
En ce pain rompu et cette coupe partagée, nous allions communion les uns avec les autres et communion à l’humanité et à la vie du Christ – au croisement des dimensions sociale et spirituelle.