1
Seigneur, rends-moi justice :2
Éprouve-moi, Seigneur, scrute-moi, *3
J’ai devant les yeux ton amour,4
Je ne m’assieds pas chez l’imposteur,5
L’assemblée des méchants, je la hais,6
Je lave mes mains en signe d’innocence7
pour dire à pleine voix l’action de grâce8
Seigneur, j’aime la maison que tu habites,9
Ne m’inflige pas le sort des pécheurs,10
ils ont dans les mains la corruption ;11
Oui, j’ai marché sans faillir :12
Sous mes pieds le terrain est sûr ;
Commentaire
Le Seigneur vous a donné le pays
Confession de foi de Rahab, qui sait dire que la volonté du Seigneur est la conquête du pays par Israël, ce Seigneur qui est «Dieu là-haut dans les cieux et ici-bas sur la terre». Quel souffle chez cette femme! Alors que les espions font plutôt l’effet de rigolos: à peine entrés dans le pays et la ville, ils se planquent chez une putain, et n’explorent que son lit! C’est elle qui les informe de l’état d’esprit de la population menacée par Israël, ce qu’ils rapporteront sans sourciller à Josué, ajoutant que «tous les habitants ont tremblé devant nous» (2,24)!
Une confession de foi et un marché honnête: je vous sors du guêpier où vous vous êtes fourrés, et vous, vous me promettez la vie sauve, pour moi et les miens, lorsque vous vaincrez. Promesse faite par les deux hommes, qui tiendront parole (6,22-25).
Au-delà du côté anecdotique, cette aventure pointe sur sa conclusion théologique, au verset 24, où les espions proclament devant Josué: «Vraiment, le Seigneur a livré tout le pays entre nos mains». C’est une confession de foi aussi, elle entraînera l’acte de foi du peuple qui entrera dans le pays. Rahab est celle qui a ouvert sa porte aux deux hommes, puis qui leur a permis de rejoindre leur camp, de réussir leur mission, et de donner courage au peuple.
Être de ceux qui, à contre-sens parfois, ouvrent la porte au projet de Dieu, et confessent sa puissance et sa volonté…