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Tu fais le bonheur de ton serviteur,66
Apprends-moi à bien saisir, à bien juger :67
Avant d’avoir souffert, je m’égarais ;68
Toi, tu es bon, tu fais du bien :69
Des orgueilleux m’ont couvert de calomnies :70
Leur cœur, alourdi, s’est fermé ;71
C’est pour mon bien que j’ai souffert,72
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
Commentaire
Sans sépulture
L’homme du don de la loi. L’homme de la sortie d’Egypte. L’homme qui mène son peuple aux portes de la terre promise. Moïse meurt sans sépulture. Ni mausolée, ni pyramide. Tout un symbole.
Celui que le judaïsme reconnaît comme son fondateur ne devient pas l’objet d’un culte. Pour son peuple, il restera le plus grand des prophètes, le législateur indépassable, le libérateur d’Egypte, le futur modèle des juges et des rois et l’homme d’une incomparable proximité avec Dieu. Et pourtant, nul lieu pour sacraliser son souvenir et vénérer sa mémoire.
Ce qui compte, c’est la poursuite de ce qu’il a commencé.
Josué (Yochoua ou Yechoua) est le premier qui s’attelle à la tâche. Et puis, un jour, un autre Yechoua (Jésus en français) entre dans la grande tradition de Moïse. L’homme de Nazareth annonce et pratique prophétiquement le règne de la proximité de Dieu; il recentre la loi sur le double (le triple) commandement de l’amour de Dieu et du prochain (comme soi-même); il lutte pour libérer les humains de leurs enfermements, de leurs peurs et de leurs esclavages; son jugement se fait lucidité pardonnante et sa royauté se manifeste paradoxalement sur la croix; son intimité avec Dieu est telle qu’il se révèle son Fils. Quand ses amies iront au cimetière pour sacraliser son souvenir et vénérer sa mémoire, elles s’entendront dire qu’il n’est plus ici, mais qu’il les attend chez elles, en Galilée.
Ce qui compte, c’est la poursuite de ce qu’il a commencé.