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1
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;Â
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2
tu as pour manteau la lumière !Â
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3
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;Â
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4
tu prends les vents pour messagers,Â
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5
Tu as donné son assise à la terre :Â
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6
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :Â
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7
à ta menace, elles prennent la fuite,Â
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8
Elles passent les montagnes, se ruent dans les valléesÂ
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9
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :Â
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10
Dans les ravins tu fais jaillir des sourcesÂ
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11
elle abreuve les bêtes des champs :Â
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12
les oiseaux séjournent près d’elle :Â
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13
De tes demeures tu abreuves les montagnes,Â
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14
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,Â
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15
le vin qui réjouit le cÅ“ur de l’homme,Â
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16
Les arbres du Seigneur se rassasient,Â
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17
c’est là que vient nicher le passereau,Â
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18
aux chamois, les hautes montagnes,Â
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19
Tu fis la lune qui marque les tempsÂ
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20
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :Â
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21
le lionceau rugit vers sa proie,Â
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22
Quand paraît le soleil, ils se retirent :Â
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23
L’homme sort pour son ouvrage,Â
Commentaire
Toute la création en attente
« La gloire de Dieu, c'est l'homme debout », disait Irénée de Lyon (3e s.). Paul semble dire que cette gloire ne va pas d'abord se manifester extérieurement. C'est plutôt à l’intérieur de nous-mêmes qu'elle va éclater.
Mais c’est en premier lieu la création qui aspire à une transformation : elle souffre et gémit de douleur. Qui pourrait dire le contraire ? Autour de nous il semble n’y avoir qu’injustices, actes d’égoïsme, catastrophes climatiques, violences…
Pour ceux et celles qui sont sensibles à la symbolique du langage biblique, ces gémissements sont porteurs d’espérance : ils évoquent ceux d’une femme sur le point d’accoucher.
De même, nous aussi, nous avons à passer par un « enfantement» à nous-mêmes, comme pour la chenille qui devient papillon. Comme elle, nous passons par une mort à ce qui nous retient captifs, par un renoncement à tout ce qui nourrit notre ego et encombre inutilement notre esprit, notre vie et nos poches.
Il s’agit, par cette mort à nous-mêmes, de laisser se creuser en nous comme un « vide en forme de Dieu ».
Paul nous invite aussi à nous dégager du « pouvoir du néant », ces paroles qui nous tirent vers le fond du désespoir. C’est un processus qui prend du temps… Nous pouvons d’autant plus nous réjouir que ce que nous espérons tant nous est donné dans cette existence déjà : la vie, la joie et l’émerveillement en plénitude.
Beaucoup de nos aînés dans la foi en ont fait expérience. Pourquoi pas nous ?
C’est cela la gloire de Dieu : elle est sans proportion avec ce que nous pouvons imaginer … et exprimer !