2
Dieu, tu es mon Dieu,
je te ch
erche dès l’aube : *
mon âme a s
oif de toi ;
après toi langu
it ma chair,
terre aride, altér
ée, sans eau.
3
Je t’ai contempl
é au sanctuaire,
j’ai vu ta f
orce et ta gloire.
4
Ton amour vaut mie
ux que la vie :
tu seras la lou
ange de mes lèvres !
5
Toute ma vie je v
ais te bénir,
lever les mains en invoqu
ant ton nom.
6
Comme par un festin je ser
ai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dir
ai ta louange.
7
Dans la nuit, je me souvi
ens de toi
et je reste des he
ures à te parler.
8
Oui, tu es ven
u à mon secours :
je crie de joie à l’
ombre de tes ailes.
9
Mon âme s’att
ache à toi,
ta main dr
oite me soutient.
Commentaire
Balayer devant la porte de ma propre histoire
Le lecteur actuel, fort de son histoire et de ses références culturelles, peut imaginer dans les versets 1 et 2 (qui parlent des rapports entre maîtres et esclaves) une condamnation de l’esclavagisme.
Or ce n’est pas le cas. Au 1er siècle, cette pratique faisait partie des mœurs et la seule question qui préoccupe l’éthique chrétienne de cette époque est de régler au mieux les relations maître-esclave. Le rédacteur va jusqu’à enjoindre l’esclave à ne pas profiter de sa foi commune avec son maître pour se permettre des familiarités au nom de leur fraternité chrétienne.
Si décidément cela nous choque, alors imaginons par analogie la perplexité des chrétiens du 40e siècle – sous réserve que le monde existe encore et ait profondément changé – qui se demanderont comment les Eglises d’Europe et des USA du 21e siècle faisaient pour vivre leur foi en toute quiétude en sachant que les deux tiers de l’humanité manquaient de nourriture !
Que chacun se contente donc de son statut matériel et social, pourvu que sa piété soit préservée. Cela peut sembler un peu court, mais telle est la conclusion intermédiaire du rédacteur. Et sans transition, il part en guerre contre le danger mortel de la cupidité.
Au final, si ce texte met vivement en évidence les différences sociologiques de chaque époque, un dangereux fil rouge identique et destructeur de foi et d’humanité traverse les siècles sans distinction : l’amour de l’argent !