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Au lieu de la pluie, il donne la grêle,33
il frappe les vignes et les figuiers,34
Il parle, et les sauterelles arrivent,35
qui mangent toute l’herbe du pays,36
Il frappe les fils aînés du pays,37
il fait sortir les siens chargés d’argent et d’or ;38
Et l’Égypte se réjouit de leur départ,39
Il étend une nuée pour les couvrir ;40
À leur demande, il fait passer des cailles,41
il ouvre le rocher : l’eau jaillit,42
Il s’est ainsi souvenu de la parole sacrée43
il a fait sortir en grande fête son peuple,44
Il leur a donné les terres des nations,45
pourvu qu’ils gardent ses volontés
Commentaire
Clair-obscur
«Je vous ai dit tout cela d’une manière énigmatique, mais l’heure vient où je vous communiquerai ouvertement ce qui concerne le Père». Enigmatiquement, ouvertement … Ce binôme m’a inspiré la réflexion que je vous partage ci-après.
«L’Ecriture n’est ni un bastion imprenable ni une auberge espagnole. Si elle ne dévoile pas d’emblée tous ses mystères, elle ne cherche pas non plus à les capitaliser dans un coffre jalousement fermé» (Prof. Pierre Bühler).
La Bible me semble être l’une des œuvres littéraires les plus maltraitées: certains spécialistes estiment son contenu incompréhensible sauf à déployer des techniques d’analyse, de découpage et de recomposition.
Dans le registre opposé, la lecture naïve présuppose que n’importe quel passage de l’Ecriture est d’une limpidité parfaite.
Toute œuvre humaine exige qu’on y pénètre en respectant sa vision des choses, sa problématique propre, la part de mystère qu’elle renferme. N’exigeons rien de plus ni rien de moins non plus de notre lecture de la Bible. Nous devons nous laisser interpeller par le texte, ou plutôt par Celui à qui il renvoie. La Bible nous arrache à notre monde de pensées familier et nous fait entrer dans un monde nouveau, régi par des règles nouvelles.
Face au Christ, nous n’interrogerons pas d’abord, mais nous laisserons interroger par lui. Ce n’est pas tant le texte biblique qui est obscur que notre condition humaine, en attente de ce qui pourrait débrouiller l’énigme qu’elle représente.
«Fais taire en nous toute autre voix que la tienne. Et de peur que nous ne trouvions notre condamnation dans ta Parole entendue sans être reçue, connue sans être aimée, écoutée sans être mise en pratique, ouvre par ton Esprit nos esprits et nos cœurs à ta vérité».
Telle est l’une des prières d’ouverture à la Parole usitée dans la liturgie de nos cultes dominicaux. Et ce que nous pouvons dire à Dieu au moment d’ouvrir la Bible dans le secret de notre chambre intérieure.