1
Quand Israël sortit d’Égypte,2
Juda fut pour Dieu un sanctuaire,3
La mer voit et s’enfuit,4
Comme des béliers, bondissent les montagnes,5
Qu’as-tu, mer, à t’enfuir,6
Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers,7
Tremble, terre, devant le Maître,8
lui qui change le rocher en source
Commentaire
Un Dieu juge?
À l’image d’un juge sévère, nous préférons celle d’un Dieu compatissant qui nous soutient. C’est bien compréhensible, tant l’Eglise s’est permis d’utiliser la première pour contraindre les consciences.
Il vaut cependant la peine d’y réfléchir. Tout d’abord, pour constater que la notion de jugement est partout. Nous ne cessons d’être jugés et de juger – même si cette réalité se formule aujourd’hui en terme d’«évaluation».
De plus, nous revendiquons d’être à nous-mêmes nos propres juges. Cela finit par nous écraser sous le poids de cette terrible responsabilité: être à soi-même son propre juge!…
En fait, pour vivre pleinement notre vie et développer la vocation qui est nous est propre, nous avons besoin d’une parole extérieure à nous-mêmes, avec laquelle nous pouvons entrer en dialogue afin de nous construire. Nous avons besoin d’une instance bienveillante – du moins espérons-le – mais sans complaisance, qui nous structure.
Qui plus est, nous avons besoin d’un référentiel ultime, une voie de recours, auquel nous puissions nous adresser quand toutes les paroles humaines nous détruisent. Nous avons vraiment besoin d’un juge extérieur à tous les critères humains.
S’il en est ainsi, je préfère que ce juge, ce recours, soit mon Sauveur Jésus-Christ – lui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Un juge dont la Parole me dise de façon bienveillante et constructive: «voilà ce qui ne va pas chez toi». Un juge qui commence par affirmer qu’il m’aime en relevant d’abord ce qu’il y a de positif en moi, tout ce qui en moi est don de l’Esprit.