15
Si j’avais dit : « Je vais parl
er comme eux »,
j’aurais trahi la r
ace de tes fils.
16
Longtemps, j’ai cherch
é à savoir,
je me suis donn
é de la peine.
17
Mais quand j’entrai dans la deme
ure de Dieu,
je compris quel ser
ait leur avenir.
18
Vraiment, tu les as m
is sur la pente :
déjà tu les entr
aînes vers la ruine.
19
Comment vont-ils soud
ain au désastre,
anéantis, achev
és par la terreur ?
20
À ton réveil, Seigneur, tu ch
asses leur image,
comme un songe au sort
ir du sommeil.
~
21
Oui, mon cœ
ur s’aigrissait,
j’avais les r
eins transpercés.
22
Moi, stup
ide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j’ét
ais avec toi.
23
Moi, je suis toujo
urs avec toi,
avec toi qui as sais
i ma main droite.
24
Tu me conduis sel
on tes desseins ;
puis tu me prendr
as dans la gloire.
25
Qui donc est pour m
oi dans le ciel
si je n’ai, même avec toi, aucune j
oie sur la terre ?
26
Ma chair et mon cœ
ur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, c’est Die
u pour toujours.
27
Qui s’éloigne de t
oi périra :
tu détruis ce
ux qui te délaissent.
28
Pour moi, il est bon d’être pr
oche de Dieu ;
j’ai pris refuge aupr
ès de mon Dieu
pour annoncer les œ
uvres du Seigneur
aux p
ortes de Sion.
Commentaire
S’il faut faire le fier...
«S’il faut faire le fier, je mettrai ma fierté dans ma faiblesse.»
Et l’apôtre de raconter toutes les faiblesses qui sont les siennes, les difficultés traversées, les épreuves endurées... Il aligne ses pires souvenirs alors qu’il pourrait avoir orgueil de ses réussites et qualités.
Les «autres» prédicateurs, eux, disaient probablement : «Approchez-vous de nous, vous aurez part à notre gloire, vous vous rapprocherez de Dieu.» Ce qui n’est pas sans évoquer la proposition de Satan: «Si tu m’adores, tu auras tout entier le pouvoir avec la gloire...». Jésus répond : «Tu adoreras le Seigneur ton Dieu...» (Luc 4,6-8).
Paul ne dit pas autre chose. Tout ce qu’il a subi lui donne la force de sa faiblesse : il a tout mis au service de Dieu.
Il pourrait, affirme-t-il, se vanter d’être descendant d’Abraham et noble serviteur du Christ. Il se vante plutôt de l’avoir été, serviteur du Christ, dans tous les aléas de sa condition d’apôtre. Il met là sa fierté. Et ce n’est pas sans fausse modestie ni misérabilisme. Il manie plutôt l’humour.
L’humour à la manière de Dieu : c’est dans l’échec de la croix que naît la victoire du Christ.
Mes faiblesses, je peux les accepter et les mettre à la lumière de Dieu, et même en être fière puisqu’elles sont une manière de montrer que Dieu m’accepte à son service telle que je suis, inconditionnellement.