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16
Les arbres du Seigneur se rassasient,Â
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17
c’est là que vient nicher le passereau,Â
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18
aux chamois, les hautes montagnes,Â
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19
Tu fis la lune qui marque les tempsÂ
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20
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :Â
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21
le lionceau rugit vers sa proie,Â
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22
Quand paraît le soleil, ils se retirent :Â
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23
L’homme sort pour son ouvrage,Â
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24
Quelle profusion dans tes Å“uvres, Seigneur ! †Â
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25
Voici l’immensité de la mer,Â
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26
ses bateaux qui voyagent,Â
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27
Tous, ils comptent sur toiÂ
Commentaire
Extase
Etrange destin que celui de Saül. De la plus modeste famille du clan de Benjamin, il sera appelé aux plus hautes fonctions du royaume d’Israël qui va naître. L’histoire de l’homme qui cherchait ses ânesses et trouva une couronne a de quoi faire rêver. Mais la prédiction de Samuel se réalise, tous les signes annoncés comme des preuves à venir de leur inspiration divine – et de la légitimité du prophète – sont validés par les événements. Saül est protégé du péché de demander des preuves – «Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu».
Voici que soudain l’Esprit de Dieu fond sur lui – c’est le même verbe hébreu qui décrit le comportement du rapace. Saül est devenu autre et la joie envahit son cœur.
Tout se met à vaciller dans la musique des flûtes, harpes, tambourins et cithares: il entre en transe. Dieu, nous dit le texte, a changé son cœur. De ce cœur de pierre il a fait une flûte qui se met à jouer le plus beau des chants. Saül est sorti de lui-même – c’est le sens étymologique du mot «extase» – et, hors de lui-même, il est rendu à ce qu’il y avait de plus vrai dans le secret de son être.
Entraîné hors de moi par des moments de louange et d’émerveillement, je suis enfin moi-même et voudrais dire au monde mon envie de chanter et d’aimer.
Qu’est-ce que la foi, sinon parfois ce moment de joie où je sens que Dieu m’a arraché à mes soucis, rancœurs et aigreurs pour donner à mon cœur le tempo nouveau de sa Parole? Accueillons cette grâce quand elle vient!…