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Sois bon pour ton serviteur, et je vivrai,18
Ouvre mes yeux,19
Je suis un étranger sur la terre ;20
Mon âme a brûlé de désir21
Tu menaces les orgueilleux, les maudits,22
Épargne-moi l’insulte et le mépris :23
Lorsque des grands accusent ton serviteur,24
Je trouve mon plaisir en tes exigences :
Commentaire
Le bonheur par les commandements?
«Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches. Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.» Et si nous lisions ces versets comme ce poème de Verlaine?
«Voici les commandements, les lois et les règles… et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous. Ne les déchirez pas…»
Les lois sont offertes à son peuple par Dieu, à cause de l’amour qu’il lui porte.
Sous les longues phrases, les paroles d’amour sont-elles encore audibles?
«La loi du Seigneur est parfaite, elle rend la force de vivre…» (Ps 19,8). Dans un tout autre registre, le chant du psaume fait écho aux explications insistantes du Deutéronome.
Il donne la réponse que Dieu attend: «Aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute sa force…»
Un sentiment? Plutôt une façon de vivre, balisée, accompagnée par les commandements. Ils sont présentés comme LE chemin du bonheur. C’est difficile à comprendre, oui! Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai entendu parler de lois et commandements comme d’un mal nécessaire, d’un appui désagréable, mais incontournable à une nature humaine faillible. Mais le Deutéronome est dans une autre tonalité, celle d’un chant d’émerveillement devant cette loi, trouvaille géniale, cadeau infiniment précieux du Dieu libérateur, qui l’offre à son peuple comme on offre à l’être aimé une brassée de fruits délicieux, et l’âpre bonheur de l’amour.