1
Qui s’appuie sur le Seigneur2
Jérusalem, des montagnes l’entourent ; *3
Jamais le sceptre de l’impie4
Sois bon pour qui est bon, Seigneur,5
Mais ceux qui rusent et qui trahissent,Temps de Pâques
Lundi
Évangile selon Jean, Chap. 3, v. 1-15
Intentions de prière proposées par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER)
Dieu, notre Père,
tu nous as rachetés
et tu nous adoptes comme tes enfants.
Toi qui nous as fait naître de nouveau
dans le Christ ressuscité,
donne-nous la vraie liberté dans le monde présent
et la vie éternelle dans ton Royaume,
Exauce-nous, toi qui es béni pour les siècles des siècles.
Veux-tu naître de nouveau
Commentaire
Me laisser «dés-emboîter», détacher …
Nicodème s’approche prudemment, de nuit: il mesure les risques. Lui, pharisien, défenseur de la loi, ne veut pas être vu avec ce fils de charpentier qui la remet en question avec une stupéfiante liberté.
Qu’il est habile Nicodème, lorsque, par des paroles admiratives, il paraît mettre Jésus en boîte. Mais la réponse de Jésus casse tous les schémas: «Tu dois naître de nouveau». Il s’agit du Royaume et de l’Esprit.
Dans mes approches de Jésus, je suis appelé à me déplacer bien au-delà de ce que je crois avoir compris, de ce que j’ai appris, de ce dont je suis capable de rendre raison. Je dois être prêt à recommencer, repartir de zéro, retrouver l’Esprit qui habite dans le nourrisson: pleine confiance, paix, venir à la lumière du jour nouveau de l’Evangile. M’ouvrir au Souffle qui me dépasse et me laisser «dés-emboîter», moi si souvent pris dans les carcans des habitudes, d’un savoir parfois rabougri d’une religion spirituellement sobre, intellectuellement correcte.
Puis on dirait que Nicodème s’accroche.
Il veut comprendre comment il est possible de «naître de nouveau».
Il veut attirer Jésus sur son terrain à lui, obtenir une réponse raisonnable. Jésus se montre lui aussi habile en adoptant un raisonnement apparemment logique. Après tout … lui aussi parle de ce qu’il connaît, de ce qu’il a vu auprès du Père, quand bien même il est ici en chair et en os face à Nicodème. Et malgré cela, «vous ne croyez pas». Ce sera alors l’appel à la foi.
Croire, c’est s’ouvrir à la présence de Dieu, ici, sur terre, dans la trame secrète du quotidien, aux interstices de l’être, aux intersections des choix. Se laisser détacher pour s’ouvrir à l’imperceptible qui se dit à la Croix.
Alors même que j’ai tendance à désincarner ma foi par une multiplicité de questions parfois sans réponse et d’arguments rationnels pour me consoler de ce silence, je suis appelé à diriger mon regard vers la Croix. Le Fils de l’homme y sera élevé.
A la Croix, le ciel descend sur la terre pour que j’aie «en moi», précise le texte, l’au-delà de tout, la vie éternelle. Ici et maintenant.