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Tu fais le bonheur de ton serviteur,66
Apprends-moi à bien saisir, à bien juger :67
Avant d’avoir souffert, je m’égarais ;68
Toi, tu es bon, tu fais du bien :69
Des orgueilleux m’ont couvert de calomnies :70
Leur cœur, alourdi, s’est fermé ;71
C’est pour mon bien que j’ai souffert,72
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
Commentaire
Quand tout semble perdu.
Sédécias ne se rend pas aux Babyloniens. Et fin 589, ceux-ci assiègent Jérusalem. Appelée à la rescousse, l’Egypte parvient à faire lever le siège, probablement vers fin 588 av. J.-C. Mais Babylone ne tarde pas à reprendre le dessus et assiège Jérusalem jusqu’à l’assaut final, en juillet 587.
Sédécias fuit, mais il est rattrapé.
Le roi de Babylone abat ses héritiers et les nobles, déporte Sédécias ainsi que la classe moyenne, laissant sur place le petit peuple pour entretenir les terres sur lesquelles il a rétabli sa domination.
Le temple est incendié, le roi et les élites sont déportés, Jérusalem est ravagée.
Quelques lignes seulement pour décrire un séisme dans l’histoire du peuple juif.
Une lueur cependant : Eved-Mélek aura la vie sauve, lui l’étranger dont l’intervention courageuse avait permis de sauver Jérémie une première fois d’une mort certaine. C’est du moins ce que Jérémie est chargé de lui annoncer. Ce sera le signe de la protection de Dieu pour celui qui s’en remet à lui.
Quant à Jérémie, c’est Nabuchodonosor lui-même qui aurait veillé à que sa survie soit assurée… Ecrivant ces lignes au retour de Berlin, haut lieu de mémoire des souffrances et des morts de la Deuxième Guerre mondiale, je ressens l’urgence de croire qu’en Dieu, la vie de chacun peut être sauve, même s’il meurt, et qu’aucun acte juste et bon n’est perdu.