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Tu as aimé, Seigneur, cette terre,3
tu as ôté le péché de ton peuple,4
tu as mis fin à toutes tes colères,5
Fais-nous revenir, Dieu, notre salut,6
Seras-tu toujours irrité contre nous,7
N’est-ce pas toi qui reviendras nous faire vivre8
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,9
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? †10
Son salut est proche de ceux qui le craignent,11
Amour et vérité se rencontrent,12
la vérité germera de la terre13
Le Seigneur donnera ses bienfaits,14
La justice marchera devant lui,
Commentaire
Béni dans la ville et dans les champs
Longue suite de bénédictions annoncées. Le bien-être matériel comme signe de la présence de Dieu, en réponse à la fidélité du peuple (v. 9) … Sauf que cette fidélité, posée comme telle, n’est pas si assurée: suivra ensuite (du verset 15 jusqu’au 68!) une longue et lourde suite de malédictions, «si tu n’écoutes pas la voix du Seigneur ton Dieu en veillant é mettre en pratique tous ses commandements…».
La bénédiction ou la malédiction de Dieu sont ici lues comme rétributives. D’autres livres bibliques secoueront cette lecture de la présence de Dieu, soulignant que les justes semblent parfois «maudits» et les injustes «bénis» (voir Job et Qohélet).
Il faut noter que bénédictions et malédictions sont prononcées pour un «tu», mais ce «tu» est celui du peuple, pas de l’individu. Ce n’est pas la pesée de l’âme individuelle qui est ici en compte, mais la vie d’un peuple devant son Dieu, sa capacité à vivre ensemble, et à rester tourné vers son Dieu Sauveur.
Et surtout, attention, de tels passages ne sont pas à lire à l’envers: si un peuple souffre, on ne peut pas en déduire qu’il est infidèle à Dieu, qu’il vit dans l’erreur ou qu’il prie «mal».
Les bénédictions sont des promesses de vie, de vie devant Dieu, et l’on peut fièrement se savoir béni et aimé de Dieu même quand les apparences sont différentes. Quel que soit notre chemin de vie devant Dieu, personnel et communautaire, «dans la ville et dans les champs».