1
Garde-m
oi, mon Dieu :
j’ai fait de t
oi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu
es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonhe
ur que toi. »
3
Toutes les idoles du pays,
ces die
ux que j’aimais, †
ne cessent d’ét
endre leurs ravages, *
et l’on se r
ue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le s
ang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra p
as sur mes lèvres !
5
Seigneur, mon part
age et ma coupe :
de toi dép
end mon sort.
6
La part qui me revi
ent fait mes délices ;
j’ai même le plus b
el héritage !
7
Je bénis le Seigne
ur qui me conseille :
même la nuit mon cœ
ur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant m
oi sans relâche ;
il est à ma droite : je su
is inébranlable.
9
Mon cœur exulte, mon
âme est en fête,
ma chair elle-même rep
ose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonn
er à la mort
ni laisser ton ami v
oir la corruption.
11
Tu m’apprends le chem
in de la vie : †
devant ta face, débordem
ent de joie !
À ta droite, éternit
é de délices !
Commentaire
Vous serez exterminés !
Dieu a deux visages dans ce passage : Dieu terrible qui extermine son peuple s’il ne suit pas les exigences découlant de l’alliance (v. 26) ; Dieu maternel qui n’oublie pas l’alliance donnée aux ancêtres (v. 31). Il y a là une contradiction apparente que la traduction en français courant escamote. Elle aplatit les versets 25-26. Le texte original dit : « … vous vous détruirez…, vous vous perdrez vite…, oui, vous serez exterminés… ». C’est dur, violent… mais aussi moins rationnel que la traduction mentionnée plus haut. En fait, le texte biblique ne craint pas la contradiction, qui est plutôt une oscillation entre une chose et son contraire.
Dieu a plusieurs visages. D’ailleurs, ‘visage’ est toujours au pluriel en hébreu. On ne peut pas enfermer Dieu derrière un seul visage, pas même celui du père miséricordieux. Dieu nous échappe, il est impossible à cerner, on ne peut pas en faire le tour, ni le définir en disant : Dieu n’est qu’amour.
Souvent, c’est dans la détresse que l’on se souvient de Dieu. C’est alors que les paroles provenant de Dieu nous rejoignent, nous atteignent. Alors, nous retournons jusqu’à lui. Je pense au fils prodigue qui « rentre en lui-même », puis se dit : « Je me lèverai, j’irai vers mon père… » (Luc 15,17-18).
Que de fois nous abandonnons Dieu, nous l’oublions. Retrouvons la mémoire des moments de grâce où nous sommes retournés vers lui et où nous avons découvert sa tendresse.